L’extrait : Danse de la fée dragée - Casse noisette - Tchaïkovski - 1892

Casse-Noisette (en russe : ЩеР»ÐºÑƒÐ½Ñ‡Ð¸Ðº ; prononcer Chtchelkountchik) est un ballet-féerie en deux actes, trois tableaux et 15 scènes, présenté pour la première fois le 18 décembre 1892 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, sous la direction de Riccardo Drigo et chorégraphié par Lev Ivanov.

Le livret d’Ivan Vsevolojski et Marius Petipa s’inspire de la version d’Alexandre Dumas d’un conte d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann : NuàŸknacker und Mausekönig (Casse-noisette et le roi des souris, en français).

Le texte "Histoire d’un casse-noisette" est d’Alexandre Dumas, 1844.

La musique, confiée à Piotr Ilitch Tchaïkovski et composée de février 1891 à mars 1892, est certainement une des musiques de ballet les plus populaires aujourd’hui et une des œuvres de Tchaïkovski les plus appréciées.

Bonne réécoute !

 Présentation de la scène :

Clara et Casse-Noisette sont au pays des délices ; à la fin du ballet, au sein du pas de deux entre la Fée Dragée et son partenaire, celle-ci danse seule pour ses visiteurs.
Vidéo de cette scène :

 Analyse de la scène :

– Il faut repérer le Célesta. C’est un instrument à percussion muni d’un clavier. Il ressemble à un piano mais les cordes sont des lamelles métalliques.

 Repères - Du ressenti à l’analyse :

de 0’ à 0’36’’ :
– Après une petite introduction de 4 mesures avec des pizzicati de cordes, le célesta joue deux fois le thème. Il dialogue avec des instruments à vent : clarinettes, bassons, cors.
– L’atmosphère féerique est donnée par le célesta (utilisé pour la première fois en concert).
de 0’36’’ à 1’09’’ :
– On note un court développement du thème avec des gammes montantes impulsées par des coups d’archets aux cordes. Ces mouvements mélodiques sont d’abord espacés puis enchaînés.
– Ils sont suivis d’arpèges de célesta évoquant des cascades.
de 1’09’’ à 1’40’’ :
Le 1er thème est repris avec la même orchestration et les mêmes nuances qu’au début. Un silence (point d’orgue) annonce la dernière partie.
de 1’41’’ à 2’04’’ :
– Cette partie contraste totalement avec ce qui précède : tempo très rapide (presto).
– Un dialogue s’installe entre le célesta et la clarinette. Les cordes jouent à 
contretemps et ponctuent l’ensemble.
– Un accord final de tout l’orchestre conclut cette partie.

 Partition du début de la scène :

 Fabrication d’un célesta :

 Fantasia :

On retrouve ici l’extrait de "La danse de la fée dragée" de Casse-noisette dans le dessin animé de Disney : Fantasia.

 Sergeï Tchaïkovski :

Piotr Ilitch Tchaïkovski, né le 7 mai 1840 à Votkinsk, était un compositeur russe de l’ère romantique. Orchestrateur génial, doté d’un grand sens de la mélodie, il donna au ballet une note de noblesse qui en fit un art à part entière.

Fils d’un ingénieur des mines ayant épousé Alexandra d’Assier, descendante d’une famille française émigrée, il était destiné à la magistrature. En 1862, contre la décision de sa famille, il décide de devenir musicien professionnel après avoir fait des études de droits. Dès lors, il étudiera la musique sous la conduite d’Anton Rubinstein pendant quatre ans. Rubinstein lui apprendra à jouer de l’orgue, de la flûte et du piano. En 1866, à la fin de ses études, le frère d’Anton lui confie un poste de professeur de théorie musicale au conservatoire de Moscou (poste qu’il occupera jusqu’en 1878).

De 1876 à 1890, il va être sous la protection de Mme Von Meck, une grande admiratrice. Pendant ces quatorze années, il va profiter de son aisance financière pour devenir chef d’orchestre à partir de 1886 et composer plus de mélodies. En 1890, il voyage aux Amériques où il est extrêmement bien reçu.

Ses très nombreuses œuvres sont empreintes d’un élan lyrique. Il a composé dans tous les genres :

• des ballets comme les célèbres Casse-noisette (1892) ou Le Lac des cygnes (1876) ;
• des opéras comme Dame de pique (1890).
• de la musique de chambre ;
• des symphonies ;
• des orchestres ;
• des concertos.

Pour lui, ses mélodies ne sont que la traduction d’un état d’âme. La symphonie n’est pour lui que la « confession musicale de l’âme  ». Il n’admet pas une musique qui ne soit seulement qu’un jeu sans but.

En 1893, soit il est condamné au suicide par un jury d’honneur à la suite d’une histoire de mœurs au lendemain de sa création de la Symphonie pathétique : son testament spirituel et musical (ce qui prouve qu’il compose en fonction de son état d’âme), soit il meurt du choléra (on n’est pas sûr). Il est mort le 6 novembre 1893 à Saint-Petersbourg.